Plus le monde est froid, plus il fait bon à la maison! Même si le cocooning a toujours été tendance, le repli sur l’espace privé a acquis une nouvelle dimension et une nouvelle signification depuis la crise du coronavirus. Mais allons voir ce qui se cache derrière ce mot évocateur d’une certaine ambiance et ses multiples formes…

Cocooning… – rien que de lire ce mot, on a envie de se blottir au creux de ces deux Os ronds, douillets et chauds. Un mot comme un lieu qui semble vous envelopper rien que par sa phonétique. Mais peut-être est-ce aussi lié à son origine biologique, le cocon, dans lequel les larves d’insectes s’enroulent pour mieux y grandir à l’abri.
L’Américaine Faith Popcorn, prévisionniste de tendances, a également fait référence à ce phénomène naturel lorsqu’elle a inventé le terme de «cocooning» au début des années 1980, une attitude qui, après les années 1970 marquées par la fête et une réédition de la guerre froide, reflétait de plus en plus l’envie de se réfugier dans la sphère privée pour se protéger d’un monde extérieur peu accueillant voire menaçant.

Ce «retour au foyer» ne s’observe pas seulement en période de crise, mais a toujours fait partie de la culture quotidienne des pays nordiques. Qu’il s’agisse du hygge danois, du lagom suédois ou du coorie écossais, tout ce qui réunit ces termes empreints de nostalgie fleurant bon Astrid Lingtren et Enid Blyton et ceux désormais galvaudés qui désignent ces modes de vie, c’est un sentiment de bien-être, d’équilibre et de confort. Un antidote et un havre de paix à une époque où tout va très vite et regorge de stimuli.
Depuis la pandémie, le monde semble s’être effondré pour de bon. Alors quoi de plus naturel que de se blottir dans son propre cocon sécurisant. Ce n’est pas un hasard si la tendance cocooning connaît un véritable renouveau depuis le printemps 2020. Acte résolument «social» à ses débuts, le «restez chez vous» marque la redécouverte d’un style de vie désormais tendance.

Télétravail, téléenseignement, distanciation sociale, couvre-feu: si nous devons rester à la maison, alors autant qu’elle soit le plus agréable possible! Plus nous passons de temps entre nos quatre murs, plus la qualité de vie qu’ils procurent devient importante. Toutefois, cela ne se réduit pas à des tasses de thé fumantes, des bougies odorantes, des biscuits faits maison ou des modèles de tricot scandinaves, mais nécessite une prise de conscience plus poussée des choses qui nous entourent.
Le caractère naturel, la durabilité et la qualité gagnent encore davantage de terrain à mesure que croît l’aspiration générale à l’harmonie, à la pleine conscience et au confort. Il faut en outre que les aménagements intérieurs soient variables et flexibles pour pouvoir s’adapter à une transformation spontanée de l’espace de vie en espace de travail. Sans oublier le confort qui doit rayonner dans tous les espaces et créer l’harmonie. A ce propos, voici un petit guide:

Casaniers, mais naturels: rien ne nous procure autant de sérénité et de force que la nature. Les meubles en matériaux naturels tels que le bois massif, la pierre, le cuir, le loden ou le liège ne créent pas seulement une ambiance sécurisante et relaxante, ils sont également synonymes de durabilité, d’un climat d’intérieur sain et, dans le meilleur des cas, d’un véritable savoir-faire artisanal.
Le «temps des lumières»: en tant que vecteur d’ambiance, la lumière a un effet déterminant sur notre qualité de vie. La multiplicité des sources de lumière ainsi que le mélange éclairage indirect et éclairage d’accentuation ajoutent une touche intime et positive à l’ambiance de votre «refuge».
Un pour tous, tous pour un: cuisiner et manger ensemble occupent une place de choix dans le cocooning. La cuisine devient alors un lieu de convivialité où se retrouvent tous les colocataires pour se régaler, échanger des idées, travailler ou jouer une partie de «Devine qui je suis!». Elément indispensable: une grande table comme point de convergence de la maison et de la communauté.
Bienvenue dans le salon VIP: plus besoin d’être silencieux comme une souris au concert de piano, pas de file d’attente interminable à l’entrée de la discothèque, le summum du bien-être aujourd’hui, c’est d’être assis ou allongé sur son canapé. Au premier rang, bien sûr! En ce moment, les sièges de salon sont l’endroit de prédilection, qu’ils soient neufs, fraîchement rembourrés ou retapissés.

Voir et toucher: si cela vous fait penser au cocon du ver à soie, vous n’en êtes pas loin! Oui, l’idée est de se sentir bien – et cela dans toutes ses formes les plus chaudes et les plus douces. Qu’il s’agisse de voilages en lin légers et aériens, de coussins décoratifs et de coussins d’assise en tricot souple ou en tissu fin, de plaids douillets en laine douce et, en hiver, d’un tapis ou d’une fourrure. Parfois dans des tons naturels blanc cassé, sable et pastel ou dans des couleurs vives qui savent faire la différence. Ici, l’art ne réside pas seulement dans le détail, mais avant tout dans l’individualité des goûts.
L’été devant le balcon: voyager nous manque, cela ne fait aucun doute. Mais en attendant, il suffit de s’immerger dans l’espace de ce qui est encore faisable. Faire un feu de camp dans le jardin, lire sur le rebord d’une fenêtre ensoleillée, rêver allongé dans un hamac ou passer la nuit sur un balcon regorgeant de plantes entre lanternes et bougies: bon voyage!
Les possibilités sont aussi variées que les intérieurs sont uniques en leur genre. C’est en fin de compte à chacun d’entre nous qu’il appartient de confectionner son propre îlot de bien-être en sachant, qu’au final, un nouveau chapitre de vie émergera de chaque cocon. C’est une belle image que nous devrions, sans hésitation, emporter sur notre île. Parce que chaque changement est porteur de chances.
Texte: Julia Hauch